Depuis le 16 mars, comme les autres activités de l’université, celles liées à la recherche ont été fortement impactées. Pour les 72 unités de recherche, le télétravail avec toutes ses difficultés a été de mise, sauf pour quelques unités dont la recherche s’est concentrée sur le Covid-19. Depuis le 13 mai, la reprise des activités est progressive. Le point avec Evelyne Klotz, directrice de la Direction de la recherche et de la valorisation (Direv).
Quelles sont les principales conséquences de cet arrêt temporaire ?
Pour les unités de recherche dites expérimentales, l’ensemble des expérimentations ont été stoppées. Selon leur nature, comme les cultures cellulaires par exemple, leur remise en route pourra prendra plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Pour les sciences humaines et sociales, la consultation d’ouvrage a été limitée. L'effort du Service des bibliothèques pour en faciliter l’accès numérique est à souligner. Les actions de terrain ont également été arrêtées pour les sciences environnementales. C’est l’ensemble du calendrier de la recherche qui est bouleversé. Tous les projets de recherche quel que soit le financeur : l’Agence nationale de la recherche, l’Union européenne, la Région Grand Est, etc. sont impactés. Certains ont été gelés, d’autres en cours de montage mettent plus de temps à être finalisés. Nous sommes en relation avec chaque porteur de projet afin de trouver les solutions appropriées.
Certaines activités ont tout de même été maintenues sur site ?
Des recherches émergentes liés au Covid-19 ont été initiées et menées durant le confinement. Certaines nécessitant de grandes installations scientifiques, nous avons réussi à maintenir le Service commun de cryogénie pendant toute cette période. Une activité nécessaire pour assurer le système de réfrigération de certains appareils, comme les microscopes électroniques à balayage. A ce jour, il y a 25 projets de recherche liés au Covid-19 à l’université, qui concernent 17 unités de recherche dans les domaines de la biologie, de la virologie, des sciences économiques ou encore de la psychologie.
Qu’en est-il de la situation des doctorants ?
Leur activité a fortement diminué même s’ils ont pu davantage se concentrer sur des bibliographies, de l’analyse de données ou à la rédaction de rapports ou de publication. Le contact a été maintenu avec leurs directeurs de thèses. L’impact sur leur travail de thèse est aujourd’hui difficile à évaluer mais la question de la prolongation de leur contrat doctoral est clairement posée. Nous sommes aujourd’hui en attente d’une décision du ministère sur cette question et des mesures financières qui doivent l’accompagner.
Comment se met en place la reprise des activités ?
L’ensemble de la DiReV a travaillé avec l’équipe de vice-présidents délégués à tous les besoins nécessaires et les contraintes liés à cette reprise. Un énorme travail a été une nouvelle fois mené conjointement par l’université, le CNRS et l’Inserm, à l’image de la manière dont la recherche est gérée et se construit sur le site de Strasbourg... Au final, c’est un vadémécum très complet qui a été produit pour accompagner l’ensemble des unités de recherche. Il fixe de grandes lignes directrices en termes de priorités d’actions et de moyens à mettre en œuvre pour assurer une reprise d’activité dans les meilleures conditions techniques et sanitaires possibles. Nous avons eu des retours très positifs de la part des directeurs d’unités de recherche qui ont salué la qualité de ce travail. Si le télétravail reste la règle, nous sommes aujourd’hui dans une phase de reprise d’activité qui va être progressive. Jusqu’à la fin du mois de mai, il n’y aura pas plus de 16 % des équipes de retour sur site.
Propos recueillis par Frédéric Zinck