On se laisse parfois piéger par les mots, ou plutôt, on n’y prête pas toujours l’attention qu’ils méritent. Ainsi, depuis le 11 mai, il est partout question de PRA (Plans de reprise d’activité). Notre université a ainsi engrangé des dizaines de PRA déclinés par chaque faculté, institut, école, unité de recherche ou service. Démarche nécessaire, qui doit être validée après vérification stricte de sa faisabilité et tenir compte des strictes mesures de protection exigées par la sortie du confinement. Autrement dit, une grande majorité des personnels n’est pas revenue sur place. Le terme « reprise » peut donc induire en erreur. Car l’université, si elle a fermé ses portes aux étudiants et aux personnels, n’a jamais cessé de fonctionner. Des cours ont été dispensés à distance ; des personnels enseignants et Biatss ont poursuivi – et avec quel mérite – le travail autant que les conditions le permettaient ; les services ont assuré une continuité indispensable ; le recours au télétravail a permis un continuum de l’activité. Il s’agit donc bien plus d’un retour sur site que d’une reprise d’activité proprement dite. Dans cette phase délicate, marquée par un contexte sanitaire encore très fragile, il est indispensable que ce qui peut se faire ailleurs et autrement que par la présence physique sur les campus de l’université soit mis en œuvre. Mais jamais, depuis le début du confinement, l’activité n’a cessé. Au prix d’efforts considérables, d’une pénibilité aux aspects nouveaux, liée notamment au travail à distance, notre université n’a jamais mis la clé sous la porte. Formidable défi relevé, cette continuité pédagogique, administrative et scientifique est notre manière de dire que le virus n’aura pas le dernier mot. L’université est touchée, ralentie, bien sûr ; mais elle est bien vivante. Elle reste ouverte ! C’est son essence même que d’être ouverte.
Michel Deneken
Président de l'Université de Strasbourg