Au terme d’un long feuilleton aux multiples rebondissements et épisodes, un accord pour le renouvellement de l’abonnement aux revues de l’American Chemical Society (ACS) a fini par être trouvé entre le consortium Couperin.org et cet éditeur. Une mobilisation dans laquelle se sont investis les chimistes et la vice-présidence Recherche de l'Université de Strasbourg.
Il s’agit de revues phares en chimie, et de l’une de nos ressources électroniques les plus consultées. Y accéder, et pouvoir y publier est donc un enjeu crucial pour la communauté des chimistes de l’Unistra, qui compte d’ailleurs plusieurs membres de l’ACS et plusieurs membres des comités éditoriaux des revues.
Alors que l’ACS campait initialement sur ses positions en refusant toute négociation véritable, l'offre définitive validée par Couperin comporte de très grandes avancées, puisque la plupart des demandes du consortium ont été satisfaites.
Courrier de soutien aux négociateurs
Lorsque l’ACS a coupé en janvier les accès aux articles publiés depuis le début de l’année, contrairement à ses engagements, de nombreux chimistes de l’Unistra se sont manifestés auprès de celle-ci pour exprimer leur mécontentement vis-à-vis de son comportement et leur soutien à Couperin, menaçant par exemple de rendre leur carte de membre ou de cesser leurs activités éditoriales. Tous les directeurs des unités de recherche en chimie ont cosigné avec la vice-présidence Recherche un courrier de soutien aux négociateurs.
Face à cette grogne, qui s’est aussi exprimée dans d’autres établissements mais de manière moins forte, l’ACS est revenue à la table des négociations dans de meilleures dispositions.
Au final, l'ACS a accepté l’une des contre-propositions de Couperin que nous soutenions : elle limite la hausse tarifaire annuelle à 2 % pour les abonnés aux collections de revues 2018 et 2019 (nous sommes abonnés à la collection 2018) et offre une réduction de 25 % sur le montant des frais de publication en open access.
En supplément, l'ACS a également accepté de :
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rendre cette réduction cumulable avec la réduction de 25 % dont bénéficient les membres de l'ACS ;
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accorder un accès gratuit aux années souscrites aux établissements souhaitant se désabonner au cours de l'accord (alors que l'ACS voulait facturer cet accès) ;
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compenser financièrement la perte d'accès aux contenus 2020 que nous avons subie au début de l'année. Grâce à cela, la hausse tarifaire passe de 2 à 1,2 %.
En accord avec la vice-présidence Recherche, le Service documentation électronique a confirmé notre réabonnement aux négociateurs. La présidente de Couperin.org a également remercié les chimistes de l’Unistra pour leur action.
Cette expérience montre en tout cas que l'investissement des chercheurs fait la différence et permet de rééquilibrer les rapports entre l’éditeur et les négociateurs. C’est une leçon à retenir pour les négociations à venir.
Adeline Rege